Poems begining by L
/ page 5 of 128 /Le Spectre de la Rose
© Théophile Gautier
Soulève ta paupière closeQu'effleure un songe virginal;Je suis le spectre d'une roseQue tu portais hier au bal
Le Pin des landes
© Théophile Gautier
On ne voit en passant par les Landes désertes,Vrai Sahara français, poudré de sable blanc,Surgir de l'herbe sèche et des flaques d'eaux vertesD'autre arbre que le pin avec sa plaie au flanc;
Car, pour lui dérober ses larmes de résine,L'homme, avare bourreau de la création,Qui ne vit qu'aux dépens de ceux qu'il assassine,Dans son tronc douloureux ouvre un large sillon!
Sans regretter son sang qui coule goutte à goutte,Le pin verse son baume et sa sève qui bout,Et se tient toujours droit sur le bord de la route,Comme un soldat blessé qui veut mourir debout
La Petite Fleur Rose
© Théophile Gautier
Du haut de la montagne,Près de Guadarrama,On découvre l'EspagneComme un panorama.
L'Art
© Théophile Gautier
Oui, l'œuvre sort plus belleD'une forme au travail Rebelle,Vers, marbre, onyx, émail.
Little Bundles of Joy
© Foreman Gabe
Mark lobbed a pitchfork across the pooltoward a cat he thought was Kate'safter Kate drove over Mark's family dogtotally on purpose.
Letter For Emily Dickinson
© Annie Finch
When I cut words you never may have saidinto fresh patterns, pierced in place with pins,ready to hold them down with my own thread,they change and twist sometimes, their color spinsloose, and your spider generositylends them from language that will never befree of you after all
La Belle et la Bête
© Mark Doty
"My heart," he said, "is the heartof a beast." What could she dobut love him? First she must resist:the copper bowls gleaming on the rack
Love's Progress
© John Donne
Whoever loves, if he do not proposeThe right true end of love, he's one that goesTo sea for nothing but to make him sick
Le Cor
© Alfred de Vigny
J'aime le son du Cor, le soir, au fond des bois,Soit qu'il chante les pleurs de la biche aux abois,Ou l'adieu du chasseur que l'écho faible accueille,Et que le vent du nord porte de feuille en feuille
Le Berceau
© Alfred de Vigny
Dors dans cette nacelle où te reçut le monde;Songe au ciel d'où tu viens, au fond de ton berceau,Comme le nautonier qui, sur la mer profonde,Rêve de la patrie et dort dans son vaisseau
La Mort du loup
© Alfred de Vigny
Les nuages couraient sur la lune enflamméeComme sur l'incendie on voit fuir la fumée,Et les bois étaient noirs jusques à l'horizon
La Mort de l'aigle
© Alfred de Vigny
Sur la neige des monts, couronne des hameaux,L'Espagnol a blessé l'aigle des Asturies,Dont le vol menaçait ses blanches bergeries;Hérissé, l'oiseau part et fait pleuvoir le sang,Monte aussi vite au ciel que l'éclair en descend,Regarde son Soleil, d'un bec ouvert l'aspire,Croit reprendre la vie au flamboyant empire;Dans un fluide d'or il nage puissamment,Et parmi les rayons se balance un moment:Mais l'homme l'a frappé d'une atteinte trop sûre;Il sent le plomb chasseur fondre dans sa blessure;Son aile se dépouille, et son royal manteauVole comme un duvet qu'arrache le couteau
Les Cloches
© Henri de Regnier
Le ciel est traversé des soudaines voléesDes cloches qu'une main secoue éperdûmentPour annoncer au loin l'heure dû DénoûmentPar le râle plaintif de leurs voix désolées;
Les Montreurs
© Leconte de Lisle
Tel qu'un morne animal, meurtri, plein de poussière,La chaîne au cou, hurlant au chaud soleil d'été,Promène qui voudra son cœur ensanglantéSur ton pavé cynique, ô plèbe carnassière!
Pour mettre un feu stérile en ton œil hébété,Pour mendier ton rire ou ta pitié grossière,Déchire qui voudra la robe de lumièreDe la pudeur divine et de la volupté
Les Elfes
© Leconte de Lisle
Couronnés de thym et de marjolaine,Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.
Le Sommeil du condor
© Leconte de Lisle
Par delà l'escalier des roides Cordillères,Par delà les brouillards hantés des aigles noirs,Plus haut que les sommets creusés en entonnoirsOù bout le flux sanglant des laves familières,L'envergure pendante et rouge par endroits,Le vaste Oiseau, tout plein d'une morne indolence,Regarde l'Amérique et l'espace en silence,Et le sombre soleil qui meurt dans ses yeux froids
Le Lac
© Leconte de Lisle
C'est une mer, un Lac blême, maculé d'îlesSombres, et pullulant de vastes crocodilesQui troublent l'eau sinistre et qui claquent des dents
La Fille aux cheveux de lin
© Leconte de Lisle
Sur la luzerne en fleur assise,Qui chante dès le frais matin?C'est la fille aux cheveux de lin,La belle aux lèvres de cerise.
Le Retour
© Alphonse de Lamartine
Vallon rempli de mes accords,Ruisseau dont mes pleurs troublaient l'onde,Prés, colline, forêt profonde,Oiseaux qui chantiez sur ces bords,