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/ page 120 of 3210 /Les Montreurs
© Leconte de Lisle
Tel qu'un morne animal, meurtri, plein de poussière,La chaîne au cou, hurlant au chaud soleil d'été,Promène qui voudra son cœur ensanglantéSur ton pavé cynique, ô plèbe carnassière!
Pour mettre un feu stérile en ton œil hébété,Pour mendier ton rire ou ta pitié grossière,Déchire qui voudra la robe de lumièreDe la pudeur divine et de la volupté
Les Elfes
© Leconte de Lisle
Couronnés de thym et de marjolaine,Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.
Le Sommeil du condor
© Leconte de Lisle
Par delà l'escalier des roides Cordillères,Par delà les brouillards hantés des aigles noirs,Plus haut que les sommets creusés en entonnoirsOù bout le flux sanglant des laves familières,L'envergure pendante et rouge par endroits,Le vaste Oiseau, tout plein d'une morne indolence,Regarde l'Amérique et l'espace en silence,Et le sombre soleil qui meurt dans ses yeux froids
Le Lac
© Leconte de Lisle
C'est une mer, un Lac blême, maculé d'îlesSombres, et pullulant de vastes crocodilesQui troublent l'eau sinistre et qui claquent des dents
La Fille aux cheveux de lin
© Leconte de Lisle
Sur la luzerne en fleur assise,Qui chante dès le frais matin?C'est la fille aux cheveux de lin,La belle aux lèvres de cerise.
Le Retour
© Alphonse de Lamartine
Vallon rempli de mes accords,Ruisseau dont mes pleurs troublaient l'onde,Prés, colline, forêt profonde,Oiseaux qui chantiez sur ces bords,
Le Lac
© Alphonse de Lamartine
Ainsi toujours poussés vers de nouveaux rivages,Dans la nuit éternelle emportés sans retour,Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges Jeter l'ancre un seul jour?
Le Crucifix
© Alphonse de Lamartine
Toi que j'ai recueilli sur sa bouche expiranteAvec son dernier souffle et son dernier adieu,Symbole deux fois saint, don d'une main mourante, Image de mon Dieu;
La Cloche
© Alphonse de Lamartine
Dans le clocher de mon villageIl est un sonore instrumentQue j'écoutais dans mon jeune âgeComme une voix du firmament.
Les Animaux malades de la peste
© Jean de La Fontaine
Un mal qui répand la terreur, Mal que le Ciel en sa fureurInventa pour punir les crimes de la terre,La peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom),Capable d'enrichir en un jour l'Achéron, Faisoit aux animaux la guerre
Le Loup et l'agneau
© Jean de La Fontaine
La raison du plus fort est toujours la meilleure: Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Le Corbeau et le renard
© Jean de La Fontaine
Maître corbeau, sur un arbre perché, Tenoit en son bec un fromage;Maître renard, par l'odeur alléché, Lui tint à peu près ce langage:"Hé bonjour, Monsieur du Corbeau
La Grenouille qui se veut faire aussi grosee que le bœuf
© Jean de La Fontaine
Une grenouille vit un bœuf Qui lui sembla de belle taille
L'Alouette et ses petits, avec le Maitre d'un champ
© Jean de La Fontaine
Ne t'attends qu'à toi seul, c'est un commun proverbe
Les Conquerants
© José Maria de Heredia
Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal,Fatigués de porter leurs misères hautaines,De Palos de Moguer, routiers et capitainesPartaient, ivres d'un rêve héroïque et brutal
La Mort de l'aigle
© José Maria de Heredia
Quand l'aigle a dépassé les neiges éternelles,A sa vaste envergure il veut chercher plus d'airEt le soleil plus proche en un azur plus clairPour échauffer l'éclat de ses mornes prunelles.
Epiphanie
© José Maria de Heredia
Donc, Balthazar, Melchior et Gaspar, les Rois Mages,Chargés de nefs d'argent, de vermeil et d'émauxEt suivis d'un très long cortège de chameaux,S'avancent, tels qu'ils sont dans les vieilles images
De l'Orient lointain, ils portent leurs hommagesAux pieds du fils de Dieu né pour guérir les mauxQue souffrent ici-bas l'homme et les animaux;Un page noir soutient leurs robes à ramages