Quand sur vos cheveux blonds, et fauves au soleil,
Vous mettez des rubans de velours noir, méchante,
Je pense au tigre dont le pelage est pareil:
Fond roux, rayé de noir, splendeur de lépouvante.
Quand le rire fait luire, au calice vermeil
De vos lèvres, léclair de nacre inquiétante,
Quand sémeut votre joue en feu, cest un réveil
De tigre: miaulements, dents blanches, mort qui tente.
Et puis, regardez-vous. Même sans ce velours,
Quoique plus belle, enfin vous ressemblez toujours
A celui que parfois votre bouche dénigre.
Dailleurs si vous tombiez sous sa griffe, une fois?
On ne peut pas savoir qui lon rencontre au bois:
Madame, il ne faut pas dire le mal du tigre.