J'ai voulu des jardins pleins de roses fleuries,
J'ai rêvé de l'Eden aux vivantes féeries,
De lacs bleus, d'horizons aux tons de pierreries;
Mais je ne veux plus rien ; il suffit que tu ries.
Car, roses et muguets, tes lèvres et tes dents
Plus que l'Eden, sont buts de désirs imprudents,
Et tes yeux sont des lacs de saphir, et dedans
S'ouvrent des horizons sans fin, des cieux ardents.
Corps musqués sous la gaze où l'or lamé s'étale,
Nefs, haschisch
j'ai rêvé d'ivresse orientale.
Et mon rêve s'incarne en ta beauté fatale.
Car, plus encor qu'en mes plus fantastiques vux,
J'ai trouvé de parfums dans l'or de tes cheveux,
D'ivresse à m'entourer de tes beaux bras nerveux.