Oh! laissez-moi! c'est l'heure où l'horizon qui fumeCache un front inégal sous un cercle de brume,L'heure où l'astre géant rougit et disparaît.Le grand bois jaunissant dore seul la colline.On dirait qu'en ces jours où l'automne décline,Le soleil et la pluie ont rouillé la forêt.
Oh! qui fera surgir soudain, qui fera naître,Là-bas, -- tandis que seul je rêve à la fenêtreEt que l'ombre s'amasse au fond du corridor, --Quelque ville mauresque, éclatante, inouïe,Qui, comme la fusée en gerbe épanouie,Déchire ce brouillard avec ses flèches d'or!
Quelle vienne inspirer, ranimer, ô génies,Mes chansons, comme un ciel d'automne rembrunies,Et jeter dans mes yeux son magique reflet,Et longtemps, s'éteignant en rumeurs étouffées,Avec les mille tours de ses palais de fées,Brumeuse, denteler l'horizon violet!