Ecrit sur la vitre d'une fenêtre Flamande

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J'aime le carillon dans tes cités antiques,O vieux pays gardien de tes mœurs domestiques,Noble Flandre où le nord se réchauffe engourdiAu soleil de Castille et s'accouple au midi!Le carillon, c'est l'heure inattendue et folleQue l'œil croit voir, vêtue en danseuse espagnole,Apparaître soudain par le trou vif et clairQue ferait en s'ouvrant une porte de l'air.Elle vient, secouant sur les toits léthargiquesSon tablier d'argent plein de notes magiques;Réveillant sans pitié les dormeurs ennuyeux,Sautant à petits pas comme un oiseau joyeux,Vibrante, ainsi qu'un dard qui tremble dans la cible;Par un frêle escalier de cristal invisible,Effarée et dansante, elle descend des cieux;Et l'esprit, ce veilleur fait d'oreilles et d'yeux,Tandis qu'elle va, vient, monte et descend encore,Entend de marche en marche errer son pied sonore!

© Victor Marie Hugo