Captif de l'hiver dans ma chambre
Et las de tant d'espoirs menteurs,
Je vois dans un ciel de novembre,
Partir les derniers migrateurs.
Ils souffrent bien sous cette pluie;
Mais, au pays ensoleillé,
Je songe qu'un rayon essuie
Et réchauffe l'oiseau mouillé.
Mon âme est comme une fauvette
Triste sous un ciel pluvieux;
Le soleil dont sa joie est faite
Est le regard de deux beaux yeux;
Mais loin d'eux elle est exilée;
Et, plus que ces oiseaux, martyr,
Je ne puis prendre ma volée
Et n'ai pas le droit de partir.