Allons chanter, assis dans les saintes forêts,
Sous ce chêne orgueilleux, favori de Cérès,
Qui loin autour de lui porte un immense ombrage,
Tu vois, de tous côtés pendant à son feuillage,
Couronnes et bandeaux et bouquets entassés,
Doux monuments des voeux par Cérès exaucés.
A son ombre souvent les nymphes bocagères
Viennent former les pas de leurs danses légères;
Pour mesurer ses flancs et leur vaste contour,
Leurs mains s'entrelaçant serpentent à l'entour:
Et, les bras étendus, vingt Dryades à peine
Pressent ce tronc noueux et dont Cérès est vaine.